22 octobre 2009
4
22
/10
/octobre
/2009
18:15
Eh bien mon petit Asphalte (quel curieux prénom mais, après tout, pourquoi pas), tout est une question de point de vue.
En effet, prenons Sergeï. Il est jeune, il est beau, il a un regard d'un bleu profond qui évoque ces douces après-midi passées au bord d'un lac, un verre de vin blanc dans une main, l'autre dans la culotte de l'être aimé et... hum... enfin, bref, il a du charisme le bordel.
Sergeï habite un petit pays d'Europe de l'Est et a des rêves plein la tête. Il désire, plus que tout, voir son peuple retrouvé l'honneur qui lui a été volé, relever la tête et sourire enfin à demain. Bref, Sergeï, il a un peu trop écouté ces foutus artistes de gauche et il se voit déjà en train de tout faire péter.
Quelques années plus tard, ce bon vieux Sergeï est arrivé à ses fins. Il a réussi à réveiller les trois péquenots qui squattaient le terrain vague qui lui sert de pays et, ensemble, ils ont botté le cul du gars qui était en charge du bouzin. Notre jeune ami farfouille alors dans le guide du « parfait petit régime politique » et tombe sur la page Communisme. Il se dit que c'est trop cool parce que ce régime politique permet à tout le monde d'être égaux et d'avoir la même parcelle de terre, la même maison, la même quantité de bouffe. Tous égaux donc.
Pourtant, l'égalité, c'est pas toujours égalitaire.
Pourtant, du côté des trois paysans, c'est la merde. Vlad, Boris et Igor cultivent des patates. Pendant que Vlad se casse le cul à faire pousser 10 patates par jour, Igor, lui, n'en fait même pas pousser 3 par semaine. Avec le système de Sergeï, à la fin de la semaine, on récupère toutes les patates et on les distribue à part égal entre les trois paysans. Du coup, Vlad fait grave la gueule parce qu'il bosse comme un taré pour en faire pousser pleins et au final, Igor, qui en branle pas une, sera autant récompensé que lui. Il trouve pas ça juste. Boris, lui, dans son coin, il préfère pas prendre parti. Toutes façons, lui, il fait pousser des tomates.
Au final, Vlad décide de faire comme Igor et se met au service minimum et décide même de cacher quelques patates pour lui tout seul. Pas de raison qu'il bosse plus et que le salaire soit égal. Mais manque de bol, au bout d'un moment, le système se casse la gueule, y'a la famine.
Sergeï est déçu que ses paysans n'aient pas voulu jouer le jeu jusqu'au bout. Ca aurait pu bien se passer mais à cause de ce trou du cul de Boris, c'est la merde et tout le monde crève la dalle (même Sergeï qui, à part pondre des idées à la con, branle pas non plus grand chose). Du coup, il décide de casser un peu la gueule à Boris, pour l'exemple.
C'est vrai quoi, merde, sur le principe, c'était génial !
Mais là, y'a encore une grosse merde qui arrive parce que les autres, même s'ils sont d'accord que Boris est une grosse feignasse, ils trouvent caca boudin que Sergeï se permette de lui pêter la gueule tout ça parce que c'est lui le chef. Du coup, ils prennent leurs patates, leurs tomates et leurs poirreaux et ils partent défoncer la gueule à Sergeï. C'est vrai quoi, c'est pas cool de jouer au petit chef tout ça parce qu'on a des idées.
Ton père a raison : le communisme c'est bien quand on est tout seul, riche et qu'on vit pas dans un pays communiste.
Attention, une phrase du jour s'est glissé dans cet article.